L’horloge marche. Mais sans aiguilles. Elle
n’avance ni ne retarde.
Temps fractionné mais à l’insu. Découpé mais
dans l’inconnu.
Dépisté mais insaisissable. Juste mais injustifié.
Les battements si réguliers du balancier font dire :
« C’est l’heure ». C’est toujours l’heure. Mais
l’heure de quoi.
Ainsi mon corps, ma mécanique, mon ressort,
mon remontoir, mon cadran blanc, mes chiffres
noirs n’ont pas d’aiguilles. Et je ne sais, fabriquant
l’heure, quelle heure il est.
Robert MALET,